Mon cher Pierre,
Je vous vois sourire d'ici et sais ce que vous pensez : "elle est toujours à contre-temps ! Venir me visiter lorsque le ciel est gris et la température quasi hivernale comme le week-end passé et rester dans la fournaise de Paris alors que nous avons cuit sous le soleil et que le Jardin Magique est à son apogée...quelle tête folle...!"
Mais voyez vous, mon cher Pierre, vous qui êtes vous même chargé de progéniture - ne m'avez vous pas confié quelques unes de vos filles lorsque nous nous quittêmes la semaine passée ? - êtes à même de savoir qu'il n'est pas raisonnable de laisser une Gazelle de 17 ans tous les week-ends, livrée seule aux sirènes des fêtes parisiennes !
Et puis, voyez vous, mon viel ami, j'ai à Paris aussi plaisirs jardiniers et fleuris.
Mon week-end citadin m'a donc permis de profiter des lys offerts par Lui et qui embaument toute la maison, et de profiter d e la douceur des pivoines offertes par ma Gazelle ce dimanche dernier
Et j'ai aussi pu biner d'une main légère le carré des aromatiques qui savent si bien égayer nos repas,
J'ai pu également cajoler les intrépides clématites, qui depuis quelques années, bravant l'altitude et donc le vent - au sixième étage, mon Cher Pierre, imgainez que parfois cela "décoiffe" - reviennent toujours plus vigoureuses et florifères,
arranger quelques jardinières pour que les oiseaux de Ciel de Paris puissent venir s'y poser - en voilà un justement, n'est il pas charmant ?
Et puis, mon cher Pierre, car je sais que vous vous en inquiétez, j'ai pris soin de vos filles, celles que vous m'aviez confiées, celles qui étaient si avides de découvrir Paris. A cet instant même, elles se baignent dans une eau fraiche et semblent l'apprécier. Chacun, passant autour de leur reposoir, se réjouit de leur bonne mine et de leur teint frais.
Mais mon cher Pierre, ne nous leurrons pas, elles vivront ce que vivent les roses, l'espace d'un matin. Et vos filles multiples, issues de votre sève de vie, sauront vous consoler.
Je vous envoie toute mon affection, Mon cher Pierre, et vous dis, avec un petit soupir d'impatience, à vendredi...que le ciel soit bleu ou gris, nous serons là. Tenez vos filles prêtes, je n'aurai de cesse de les embrasser !