Voulez vous jouer avec moi ce soir ?
Comme le chantait si bien Barbara,
"A voir tant de gens qui dorment et s'endorment à la nuit,
Je finirai, c'est fatal, par pouvoir m'endormir aussi"...
A commencer par le regarder dormir Lui, qui partage si bien, quand il est réveillé et depuis tant de nuits le ciel de mon lit et un petit bout de mes nuits...Un petit bout seulement car cet Homme, le Mien, que je retrouve sans lassitude chaque soir (soir, nuit, petit matin parfois...) ne connait pas mes compagnes nocturnes et les endormissements qui ressemblent à des Warteloo, dormeur émérite qu'Il est.
"Sans compter les absents qui me reviennent dans mes nuits.
J'ai quelquefois des vivants qui me donnent des insomnies
Et je gravis mon calvaire, sur les escaliers de la nuit."
Des vivants, des agacements, des inquiétudes, mais aussi des idées, des lectures, tout cela encombre les escaliers de mes nuits et stoppe ma montée vers ce sommeil qui fuit.
"Je les vois déjà rire de leurs fines plaisanteries,
Ceux qui prétendent connaître un remède à mes insomnies."
Je connais les remèdes de grand-mère, mais encore mieux ceux des laboratoires pharmaceutiques, j'ai même pratiqué quelques rites barbares, i y a fort longtemps, électrodes sur la tête, pour mesurer ma relation au sommeil..
"Vous êtes décalée", m'a doctement dit le médecin qui présidait cette étrange expérience..."Moi, décalée ?"
Il me faudrait donc dormir le jour et vivre la nuit, quand tous les chats (pas celle qui règne à la maison et qui adore mes insomnies lorsque avec elle je joue à la souris dans la maison endormie) sont gris. Oui, mais Lui, et la Gazelle, et le Jeune Lion, et la vie, eux ne se décaleraient pas et moi, c'est avec Eux que je veux vivre ma vie.
Alors je m'en arrange de ces insomnies...J'ai fait de notre chambre le refuge de mes nuits.
J'y suis accompagnée par le ciel de Paris lorsque descend la nuit,et que postée derrière la fenêtre, je regarde s'éteindre peu à peu les lumières de la ville...
J'ai là ceux qui savent accompagner mes rêves souvent éveillés, Bach rarement sans Glenn qui sait si bien jouer les variations de mes nuits, Miles qui m'annonce qu'il est "around midnight", Pergolese et son "Stabat Mater" qui me rappelle comme il est dur d'être mère et d'autres fidèles ou simples compagnons de passage...
J'ai tout près de ma main les compagnons de toujours, Baudelaire, Rimbaud ou quelques poètes qui percent mon coeur ou calment mes frayeurs, un bon polar pour me tenir éveillée (au cas où...), une biographie d'hier (ah, celles de Zweig) ou d'aujourd'hui (c'est en ce moment avec Keith Richards que je promène la nuit, très rock en roll attitude !), un recueil de nouvelles qui savent parfaitement combler un temps ni court, ni long et nombre de romans commencés, inachevés, ou relus....
Et puis, les objets, les dessins, les photos, que je contemple de mon lit, et qui ont tous, sans exception, une histoire à me raconter, un visage à retrouver, un moment à ressusciter...
Ma chambre est mon cocon, ma couche y est douce, et tout ce petit monde, à commencer par Lui, bercent si bien mes insomnies...
"A force de compter les moutons qui sautent dans mon lit,
J'ai un immense troupeau qui se promène dans mes nuits.
Qu'ils aillent brouter ailleurs, par exemple, dans vos prairies."
Racontez nous les troupeaux qui bercent vos prairies la nuit et faisons ensemble une grande ronde de nuit !
Un petit commentaire ici, un petit message chez vous pour relayer l'information, et le 18 février...à MINUIT ! la main innocente (j'aime à le croire !) de la Gazelle décidera de celui ou de celle qui recevra le présent qui accompagnera ses nuits, fussent elles ou non accompagnées d'insomnie !
Les non bloggeurs peuvent bien entendu participer aussi !