Anne...
Notre amitié s'était construite sans en avoir l'air, au fil du temps, au milieu des fleurs qui constituaient son univers professionnel, sur le trottoir devant le magasin où je m'arrêtais pour quelques instants de complicité volés au temps, puis à la maison lors de ses pauses déjeuners, puis au cours d'un diner, puis d'un autre...
Nous avions pleuré ensemble à la mort de Bashung qui nous avait tant touchées.
Nous avions les mêmes révoltes, les mêmes colères de cette société qui ne nous ressemblent pas.
Nous aimions toutes deux Colette, Rimbaud, les chats, et tout le reste...
Nous avions beaucoup ri de donner le nom de "Tim Burton" que nous adorions toutes les deux à ces bouquets déstructurés qu'elle
savait faire comme personne et que j'affectionne tant. Elle m'avait offert celui là lors de son dernier diner à la maison.
Anne nous a quittés cette semaine. Trop vite, trop tôt, trop jeune.
Anne va me manquer. Je pense à tous ses proches. Putain de crabe.