Lutter contre les mauvaises odeurs : salade de pois chiche, chicon et poutargue
Il flotte en France en cette fin d'été, un parfum assez nauséabond...
J'ai beau aérer, faire bruler encens et bougie, confiturer prunes et mirabelles odorantes, je n'arrive pas à chasser l'odeur dégagée par quelques tristes sires qui rentrent chez moi sans y être invités, par tous les moyens, utilisant tels des ectoplasmes les ondes pour se déplacer et remplir tout l'espace.
Cette pestilence me taraude et m'empêche de profiter sereinement de ces derniers jours de vacances, pourtant joyeusement occupés à retrouver mon jardin magique, à m'occuper de ma maison, à cuisiner quelques jolis plats pour les amis de passage...Elle occupe mes sens et trouble ma tranquillité...
J'ai plein de choses à vous dire, mais je suis si dérangée par ces relents fétides que j'en arrive même à penser que ce blog et ces pages d'écriture sont bien dérisoires dans cette période où Dignité et Droits de l'Homme semblent tombés aux oubliettes de l'Histoire.
Mais finalement, l'un des moyens - fut il bien dérisoire !, de lutter contre ces remugles qui semblent venir d'un temps hélas si peu éloigné n' est il pas au contraire de partager, de communiquer, d'échanger même sur des sujets aussi futiles qu'une recette de cuisine ou le résultat d'une chine patiente ?
Se parler, rire, s'émouvoir, s'indigner, s'étonner, admirer, sans préjugés et avec curiosité et tout cela sans se connaitre, sans se préoccuper de l'origine, de la couleur de la peau, de la croyance, de l'allure, de la classe sociale des acteurs de ses relations épistolaires, n'est ce pas une jolie façon de dire non au repli sur soi et à l'ostracisme.
Alors, au risque de paraitre bien futile, mais persuadée que c'est aussi une façon de chasser les mauvaises odeurs et de dire non à la bêtise, je continue de vous livrer mes états d'âme et mes recettes, mes émotions et mes emportements, mes touts et mes riens. Et je continuee de me promener chez vous, toute curiosité affichée pour vos univers, d'ici ou d'ailleurs . Et si nous sommes différent(e)s, tant mieux !
"Les hommes étant originaires des différents points du globe ils ne sont pas tous sortis d'un seul homme mais qu'ils n'en sont pas moins frères n'ayant qu'un seul auteur qui est le soleil, et une même mère qui est la terre" Restif de la Bretonne
Et pour terminer ce billet sur une note gourmande, partageons une salade qui mêle joyeusement accents du sud et du nord : salade de pois chiche, chicon et poutargue.
J'avais déjà ici chanter les bonheurs de la poutargue qui se promène tout au long de la méditerranée. Le chicon est un fier représentant du Nord, quand au pois chiche, qui est né en Turquie, s'est établi en Inde et a voyagé jusq'en Australie,, il a peu de frontières !
Pour réaliser cette salade multi-originaire, il vous suffit donc de mélanger 250 grammes de pois chiche, deux jolies endives bien blanches, quelques tranches de poutargue rapée, et de relever le tout dune vinaigrette au vinaigre blanc de Reims et à l'huile de pépin de raisin et de quelques brins de cerfeuil bien de chez nous.
Bon appétit !