Attention combustible ! : Cappuccino de petits pois et mousse lègère
Il est honnête de dire que quand j'étais jeune (hier donc), j'étais aussi inflammable que les collines de Provence en été et incandescente que le bout des cibiches que j'allumais l'une après l'autre...du point de vue de la dialectique. Argumenter pied à pied, débattre, m'indigner, persuader, vitupérer, haranguer, raisonner, arguer, prouver, démontrer, contester, opposer...bref, me plonger corps et âmes dans des joutes verbales étaient un de mes plaisirs favoris. Je ne sais si vous l'avez remarqué, mais c'est souvent autour de la table que ces choses se font, plaisirs de la chair et de l'esprit faisant en fait bon ménage. J'ai ainsi le souvenir très net d'un crumbble sans doute délicieux que avons avalé sans même nous en rendre compte ma (petite) sœur Laurence, Lui et moi, en désaccord parfait sur la valeur réelle des agrégés !
Et puis, l'âge venant (un peu), j'ai pris un peu de recul, argumentant toujours, m'indignant souvent mais tentant parfois me mettre à l' œuvre toutes ces notions d'écoute (active pour celles qui sont branchées communication !), de calme et de sagesse que je m'emploie à professer doctement dans les formations que j'anime, souvent avec succès du point de vue des stagiaires (qui ne peuvent pas tous avoir tort, n'est ce pas !)... Bref, un modèle de réflexion et d'empathie, Mandela et Gandhi réunis dans un seul corps, le mien (ce qui peut expliquer une légère surcharge pondérale...), tous mes proches peuvent en attester, n'est ce pas Mamounette...?
Et voilà que j'ai rechuté ! Comme ça, d'un seul coup ! Nous avions retrouvé des amis chers, pour notre traditionnel week-end printanier qui s'annonçait sous les meilleurs auspices. Le temps était doux (en ce temps là, quand le printemps n'était pas fini, il y a...10 jours !). Le jardin magique nous offrait ses trésors et c'est au cœur de celui ci que nous nous étions régalés le midi d'une délicate omelette aux pointes d'asperges. Puis nous avions passé l'après-midi à acheter de délicates fleurettes pour nos balcons parisiens pour certaines, à taper dans une petite balle jaune ou à décortiquer la presse nationale ET locale pour d'autres, et enfin pour terminer par aller chasser le muguet dans le bois de Chassemy.
Le diner s'annonçait donc sous le signe de la sérénité. Et pourtant ! Je me suis retrouvée à batailler avec Ikou quant à ceci, puis à ferrailler avec Béatrice quant à cela et enfin à tenter de porter l'estocade à Mimi pour ou contre...Cette fois, toute enflammée que j'étais, c'est la mousse au chocolat et aux poires confites que je n'ai pas vue passer ! Mais quelle mouche avait pu me piquer pour que je retrouve ainsi l'impétuence de mes jeunes années, au point de menacer un ami cher et surtout pas très éloigné de mes propres opinions de l'abonner au Figaro pour son anniversaire (pardon Mimi) !
Réflexion et enquête me menèrent vite au résultat : le cappuccino de petit pois servi en entrée. C'était lui le coupable a bien sur...Apparemment tout en douceur mais finalement plein de vitalité, couleur verte exubérante, originalité...ingrédients réunis pour réveiller en moi l'esprit de contradiction qui s'y loge et envoyer aux gémonies toutes mes bonnes résolutions !
En voici la recette, vous êtes prévenus, si ce s'enflamme, vous saurez pourquoi !
La recette
Faire cuire 400 gr de petits pois (frais c'est le top, surgelés c'est très bien aussi ) dans de l'eau bouillante salée. les passer sous l'eau bien froide (pour qu'ils restent bien verts). En réserver quelque uns pour décorer et mixer les autres avec 30 cl de bouillon de volaille, une bonne dizaine de feuille de menthe, su sel, du poivre, un filet d'huile d' olive. Tamiser et verser dans des tasses ou des verrines.
Mélanger 1 chèvre frais, avec un peu de sel, de poivre et 2 cuillères à soupe de miel. L'incoporer à 25 cl de crème liquide montée en Chantilly.
Décorer, déguster et...discuter !!!!